dimanche 21 novembre 2010

(en cours) Pourquoi deux supports différents pour apprendre à lire: Cuissart et Delile?

Cuissart et Delile

  1. Progressivité.
    Elles sont toutes les deux très progressives, mais permettent de satisfaire tant les bons lecteurs que ceux qui ont plus de difficultés: Les premiers trouverons matière à satisfaire leur capacités (par exemple en lisant entièrement une page du Delile quand les seconds auront la moitié de la leçon à maîtriser)
  1. Rigueur de la progression
    Dans Cuissart: Le 1er livret n'aborde que les sons simples. Tous les sons déjà appris auparavant, sont systématiquement revus à chaque début de leçon, ce qui en fait un outil très progressif. Cela permet aussi de s'assurer que les élèves maîtrisent bien tous les sons déjà vus. Pour les bons élèves, la copie/dictée de la leçon en entier et plusieurs fois permet de maintenir leur attention en éveil. Pour les plus fragiles, ces exercices dans des « quantités moindres » restent à leur portée. Cela permet de ne laisser personne à la « traîne ». Si un son présente des difficultés, alors, il suffit de rester un peu plus longtemps sur la leçon en accentuant les exercices de lecture/copie/dictées, jusqu'à ce que tout le monde soit suffisamment à l'aise.
  1. Présentation et progression de sons différentes.
    Elles se font échos: les progressions de sons étant différentes, leur utilisation simultanée permet des révisions tout au long de l'année tant des sons, que du vocabulaire rencontré.
    La différence de présentation, la différence de progression est aussi un manière de présenter un même son aux élèves sous 2 formes différentes et à 2 moments différents Si un élève n'a pas suffisamment profité de la première leçon, il aura systématiquement une autre opportunité d'acquérir « le son », sous une forme différente
  1. Acquisition d'habitude/repérage facilitée.
    Ces 2 méthodes sont agréables à utiliser, par leur extrême rigueur de progression, c'est très rassurant, tant pour le maître que pour les élèves. La présentation toujours identique, facilite le repérage, habitue les élèves à entendre parler de lignes, de colonnes...etc.
  2. Vocabulaire différent (« classique »/moderne, avec large registre commun) (latin/grec).  Elles s'enrichissent l'une l'autre: vocabulaire classique dans Cuissart, vocabulaire plus actuel dans Delile. Cela permet d'enrichir le vocabulaire des élèves, tant des élèves qui ont déjà de solides bases, que de ceux qui ont des connaissances plus fragiles. (Très vite, il est possible de parler de synonyme avec les élèves: quel mot, veut dire presque la même chose que....). Régulièrement, on retrouve dans Delile, des mots du Cuissart et vice-versa. Ces mots se retrouvent régulièremement dans le Feuilleton d'Hermès. Les élèves entendent utilisés les mots des leçons de lecture au sein des aventures d'Hermès. Cela permet aux élèves de réutiliser ce vocabulaire, lorsqu'il s'agit par exemple de répondre aux questions de compréhension posées par la maîtresse.
  1. Association Ecriture/Lecture pour Cuissart (possible pour Delile)
    Cuissart est une méthode liant indissociablement écriture et lecture, tandis que Delile reste axé sur la lecture (même s'il est tout à fait possible de « Cuissardisé » cette méthode). Les élèves apprennent simultanément à écrire tout ce qu'ils savent lire, et lire ce qu'ils savent écrire. Très tôt, il leur est demandé de lire ce qu'ils ont eux-mêmes écrit. De plus, avec les sons connus, on peut s'essayer rapidement à écrire des mots non lus dans la leçon mais qui sont en lien avec la vie quotidienne ou l'environnement des élèves: Par exemple: « le catalpa » (arbre présent dans la cour) permet de montrer qu'un mot semblant être difficile, ne l'est pas si on prend le temps d'en écouter chaque son: C'est une occasion de montrer aux élèves qu'en prenant chaque difficulté l'une après l'autre, on peut « tout seul » en venir, le plus souvent, à bout
  1. Cahier Mes Premières dictées
    La méthode Cuissart s'utilise avec le cahier des premières Dictées, ce cahier assure la régularité, sur la semaine (ou plus si nécessaire) des exercices de copie, syllabations dans un premier temps, puis copie, dictées un peu plus tard. C'est un outil très utile (voire indispensable) pour profiter pleinement de l'efficacité de Cuissart.
  2. Place importante de la lecture, de la copie et de la dictée
    Les activités sont limitées en nombre (lecture, copie, dictée) mais les compétences travaillées sont en revanche très variées (association graphie/phonie, repérage de sons, calligraphie, association script/cursive...). En outre, le vocabulaire riche permet des entrées vers d'autres domaines qui permettent facilement, de faire des va-et-vient entre grammaire, géographie, histoire et les activités d'écriture/lecture. Les élèves passent ainsi beaucoup de temps concentrés sur les activités de lecture/écriture, tout en alternant avec des moments d'apprentissage de leur langue, leur culture, leur histoire/géographie. Cela permet d'alterner les types d'activités (individuel/collectif; réflexion/écoute/participation) et c'est un atout appréciable pour garder l'attention des élèves constante.
  3. ouverture vers d'autres domaines:
  • grammaire (masculin/ féminin, nature des mots, conjugaison...)
  • histoire
  • géographie
  • culture
    Cuissart permet de faire facilement un lien avec l'histoire et la géographie, avec l'art, avec les personnages célèbres (écrivains, musiciens, homme d'état), bref, parler de notre culture. En outre, certaines formulations (présence de verbes au futur, au passé simple, mots « anciens »), permettent de parler des racines de notre langue (latin et grec) (fort modestement!), cela peut servir de piste pour permettre aux élèves de se familiariser avec les notions de préfixes et suffixes (il ne s'agit pas à tout prix de leur donner la terminologie, mais de leur donner la possibilité d'entrer dans la logique de notre langue: exemple « parasol » dans le Delile, qui permettra de parler du parapluie, du paratonnerre, du parachute et donc du sens de « para » au début d'un mot.)
    Avec Cuissart: travailler la notion de « mots de la même famille est simple à introduire, mais en plus, permet d'amener un registre différent de ce qu'ils ont peut-être eu l'habitude d'entendre: ex: famine, affamé, (dès que le son « f » est fait, puis plus tard, on pourra ajouter faim (à l'oral) et retravailler cette famille de mot quand on arrivera à la leçon du son « in » (écrit « ain/aim) Là aussi, Cuissart et Delile se font échos, et il est très agréable de pouvoir s'appuyer sur l'une ou l'autre pour réactiver des notions, des mots déjà connus ou appris. Un autre exemple est le mot « mira », du verbe « mirer » (ici au passé simple) qu'on entend dans un mot « actuel » comme « admirer »...et qui est de la même famille que « miroir »...tout ces mots font référence à l'action de « regarder »
    Delile, par le choix des mots et leurs présentations, permet sans difficulté de faire un lien avec la grammaire (conjugaison, ponctuation, nature des mots,), et travailler rapidement la lecture expressive. Cela, grâce aux phrases qui apparaissent rapidement dans les leçons.

Exemple de Leçon: A faire....